jeudi 3 septembre 2009

Ah la jalousie quand elle nous tient !

La jalousie des autres peintres a toujours été le thermomètre de mon succès. Salvador Dali. [Extrait de Journal d'un génie]

Pour ceux qui sont habités par ce mal, je conseille de lire cet ouvrage intéressant paru en 2004 mais qui reste d'actualité : Vaincre la jalousie, Béatrice Guernier et Agnès Rousseau, coll. Éthique au quotidien, L’Harmattan.

"La jalousie provient d’un attachement aux choses, d’un désir de possession exclusive…Le jaloux veut pour lui ce qu’il juge bon (argent, pouvoir, richesse, beauté, connaissance, reconnaissance, honneurs, etc.), et surtout, il le veut pour lui tout seul."
La jalousie est au cœur de nombreux conflits qui déchirent les hommes et à l’origine d’un sentiment d’insatisfaction chronique qui nous empoisonne l’existence. Elle nous rend maussades et agressifs, elle amoindrit nos joies et aiguise notre volonté de nuire, elle exacerbe notre sentiment d’injustice et nous plonge dans un état de négativité et de pessimisme face auquel nous nous sentons souvent impuissants. Et s’il était possible d’y changer quelque chose ? Tel est le pari de ce livre.

A partir d’une analyse à la fois psychologique et spirituelle de l’origine et des effets symptomatiques de la jalousie, il propose de maîtriser en soi ce sentiment par le biais d’exercices pratiques simples et variés. S’appuyant sur des témoignages vivants, il livre des grilles d’interprétation, des moyens d’action et une thérapie de fond qui permettront de vaincre la jalousie de manière naturelle et progressive. Il ne s’agit ici ni de condamner, ni de culpabiliser, mais de se rendre maître en soi-même d’une tendance humaine dont les excès nuisent à notre bien-être.

Extrait.
Si on laisse de côté la question de la jalousie amoureuse, la jalousie désigne le sentiment négatif que l’on ressent lorsque l’on voit quelqu’un bénéficier d’un avantage que l’on ne possède pas ou que l’on souhaiterait être le seul à posséder. Qu’il s’agisse d’un sentiment négatif, on le contestera difficilement : la jalousie nous rend amer le bonheur d’autrui, elle nous fait espérer secrètement son échec et nous réjouit de son malheur. Ce qu’il convient de souligner dans cette définition, c’est que la jalousie s’inscrit dans une relation triangulaire : il y a le jaloux, l’objet de son désir, et l’autre, le jalousé, celui qui possède l’objet du désir. Être jaloux, ce n’est pas seulement avoir envie de quelque chose. C’est avoir envie d’une chose que moi, je n’ai pas, alors qu’un autre l’a, ou, quand ce sentiment s’aggrave, ne pas supporter et souffrir qu’un autre ait ce que j’ai déjà.

On distingue souvent la jalousie de l’envie : l’envieux souffrirait du bonheur d’autrui et voudrait pour lui ce que les autres ont, alors que le jaloux redouterait simplement d’avoir à partager ou à perdre au profit d’un autre un avantage auquel il estime être le seul à avoir droit. Cette distinction n’est cependant pas strictement respectée dans le langage courant qui tend à privilégier le terme de jalousie. Elle n’existe d’ailleurs pas dans toutes les langues. Ainsi, pour des raisons de clarté, nous n’utiliserons que le terme de jalousie, qui devra s’entendre en un sens large, recouvrant les différentes nuances d’un sentiment dont l’envie n’est que l’une des manifestations. (Source : Ressources)


Crédit photo Ben Vautier

Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...