samedi 5 septembre 2009

La bibliothèque universelle dont le contenu serait accessible depuis un ordinateur !

Aujourd'hui, en commercialisant les livres épuisés numérisés, Google rajoute un projet de librairie privée au projet de bibliothèque universelle et voudrait créer la plus grande librairie de l'histoire en doublant Amazon sur son terrain...

Au moment où les ventes de livres s'effondrent, on annonce que les auteurs et éditeurs américains sont parvenus à un accord historique avec Google, permettant de scanner et de numériser de nombreux ouvrages de par le monde. Voici donc la bibliothèque universelle que nous attendions tous, dont le contenu est accessible depuis un ordinateur, au bureau comme chez soi. Cet accord inquiète particulièrement l'Europe.

On pourrait imaginer que le livre, aussi vénérable soit-il, disparaisse tout simplement de la face du monde. Il serait amalgamé à tous les autres types d'informations que l'on peut rechercher sur les moteurs de recherche : pages Web, blogs, sites d'information. « Merci pour tout Gutenberg et maintenant au revoir ! » Je ne vois pas les choses de cet œil. Que les éditeurs aient ou non trouvé de nouvelles façons de gagner de l'argent (ce ne fut jamais un métier très lucratif), leur produit peut entamer une nouvelle vie en ligne. Le sort de certains types de livres paraît évident.

L'Oxford English Dictionary s'est rapidement réincarné dans le cyberespace, où sa taille a doublé et où il est devenu plus à jour et plus pratique que jamais. Le livre a connu une longue vie en tant qu'outil essentiel permettant d'emmagasiner et de retrouver les connaissances, mais il voit peut-être sa fin en ce qui concerne sa forme physique.

Google a numérisé plus de 10 millions de livres. Beaucoup appartiennent au domaine public - là, pas de problème -, d'autres sont suffisamment récents pour être encore disponibles chez les libraires, mais la grande majorité d'entre eux, environ sept millions, sont des livres tombés dans l'oubli : protégés par des droits d'auteurs mais épuisés. Leurs éditeurs ont renoncé à essayer de les vendre. On peut les trouver dans des bibliothèques et chez les marchands de livres d'occasion, mais à part cela ils ne sont plus en circulation.

Pour sortir de l'impasse, les auteurs américains ont persuadé Google d'aller plus loin : au lieu de ne scanner des livres qu'à des fins de recherche, il fallait les remettre dans le circuit commercial. Aux termes de cet accord, ces millions de livres épuisés vont reprendre vie. L'argent généré par la publicité et les droits de licence ira en partie à Google, mais la grande majorité aux détenteurs de droits. Cet accord est non exclusif : si des concurrents de Google veulent en faire autant, ils le peuvent.

L'une des sources d'inquiétude générées par cet accord en Allemagne, en France et dans d'autres pays européens, c'est que les lecteurs en dehors des États-Unis n'en tireront pas pleinement parti. Comme il s'agit du règlement d'une action de groupe régie par la loi américaine, seuls les utilisateurs américains pourront accéder aux livres épuisés protégés par des droits d'auteurs. La mise en œuvre d'un programme équivalent en Europe nécessitera une législation de ce côté de l'Atlantique. Mais en attendant, les auteurs européens dont les livres ont été numérisés dans des bibliothèques américaines bénéficieront immédiatement de l'accord américain; ils jouiront pleinement de la nouvelle source de revenus provenant des lecteurs américains, dont beaucoup découvriront leur œuvre pour la première fois.

Il s'agit d'un nouveau commencement - une vaste mine de livres va réapparaître sur le marché. Ce qui signifie aussi que nous allons assister à un grand chamboulement dans l'univers du livre : l'édition, la vente et la distribution de livres, le rôle des bibliothèques et des librairies, toutes les utilisations des livres à des fins de recherche, de consultation, de stockage des informations seront réinventées - en fait, rien ne sera plus comme avant, si ce n'est le fait de lire un livre d'un bout à l'autre. Depuis dix ans, les libraires ont déjà tendance à laisser les livres moins longtemps en rayon. Or voici que l'on fait cadeau d'une longévité illimitée même aux œuvres modestes.

Comment un éditeur traditionnel doit-il considérer une telle opportunité ? Il peut oublier les réductions de coûts et le mass marketing. La rapidité de distribution et le prix ne seront plus les seuls atouts gagnants. Internet offre déjà tout cela.
Il y aura toujours une place pour un livre imprimé à l'encre sur du papier résistant, sans acide pour assurer sa longévité, un objet d'une rare beauté. Mettez-y tout votre art. Les gens veulent le chérir. (Source : James Gleick justifie le bien-fondé de l'accord passé entre les auteurs et Google sur la numérisation des ouvrages.- Lire l'article complet ICI


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