jeudi 11 février 2010

L’enfant à l’hôpital : Entretien...

En 1986, en pleine percée informatique, Anne Dunoyer de Segonzac, urbaniste, crée l’association L’enfant@l’hôpital. L’idée est de donner le meilleur des nouvelles technologies à ceux qui en ont besoin, en priorité les enfants et les adolescents malades.

Quand et comment est né L’enfant à l’hôpital ?
L’association, qui travaille à la demande des hôpitaux, accompagne cinquante services de trente-cinq établissements. Cumulant les handicaps, les enfants malades qui séjournent à l’hôpital, souvent issus de familles qui ne peuvent pas les prendre en charge, sont en voie d’exclusion. L’association a été créée au milieu des années 1980, mais c’est vraiment à l’heure de l’Internet qu’elle a pris de l’ampleur, en devenant L’enfant@l’hôpital. En 1998, nous avons réfléchi à notre présence dans ce nouveau monde. Mais on ne voulait pas organiser des chats entre enfants ! On voulait devenir un réseau, une plate-forme, comme une petite université vivante, permettant à des savants, des explorateurs, des étymologistes, des architectes de faire part de leur expérience aux enfants et aux adolescents isolés, séjournant dans des hôpitaux, des centres de rééducation, des CLIS (Classes d’accueil pour enfants handicapés). Avec l’entreprise Sekoya, nous avons testé une première plate-forme, Kanari, puis construit en 2005 un nouvel outil, Kolibri, complété par Radio Kolibri, un média podcast. Ces outils sont des forums privés, sans publicité, permettant des échanges conviviaux, qui apportent la culture aux enfants malades.


Avec qui ces échanges se font-ils ?
Ce peut être des savants ou des explorateurs. Par exemple un lecteur de rue qui fait un voyage de Saint-Malo à Bamako avec un âne, quatre jeunes filles qui traversent l’Atlantique à la rame ou deux cyclistes qui font le tour du monde. Ils correspondent avec les enfants, envoient des nouvelles depuis des cybercafés. Les enfants malades ont particulièrement besoin de héros. Il y a dix ans, une autre opportunité s’est présentée à nous. L’école Polytechnique nous a proposé un partenariat. Pour l’année scolaire 2009, nous avons cinq volontaires polytechniciens en service civil, en permanence sur le terrain. Tous les jours, ils se rendent dans des hôpitaux, des centres de rééducation ou des classes d’accueil pour handicapés. Ils animent nos forums Internet et rebondissent sur les reportages des savants et des explorateurs pour apporter aux enfants une culture de grande qualité, de l’histoire, de la géographie… Par ailleurs, sur Radio Kolibri, les enfants ont la possibilité de s’enregistrer, d’entendre leur voix, de se concentrer sur une information sonore. Pour beaucoup, cet exercice est une révélation. Ils se découvrent eux-mêmes. C’est un problème d’époque. Ils sont de plus en plus nombreux à avoir un casque toute la journée sur les oreilles… C’est aussi une aide pour les enseignants et les éducateurs spécialisés.

Crédit photo L’enfant@l’hôpital

Pourquoi l’informatique ?
Nous avons un parc de deux cents ordinateurs. L’informatique, c’est un outil qui permet d’atteindre des populations isolées, en priorité les enfants hospitalisés. La réalité hospitalière est infiniment variée. Ces cinq dernières années, les demandes émanant de services psychiatriques ont explosé. Il y a beaucoup d’enfants en détresse psychique, autistes à des degrés divers, d’autres qui souffrent de dyslexie, ou ont développé une phobie scolaire. Avant, dans les campagnes, il y avait un nom très poétique pour cela : « école buissonnière ». Maintenant, direction l’hôpital... Parmi les enfants malades, certains, atteints de graves malformations, arrivent directement par avion, sans papiers, avec une pancarte autour du cou. Ils sont dirigés vers les hôpitaux pour y séjourner parfois très longtemps. Source et lecture de l'article complet Ici et compléments d'informations

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