vendredi 5 novembre 2010

Claude Boudard : La vie d'un enfant du pays...

Nous sommes en 1967 et ça se passe quelque part à Nibelle, vers le quartier de la Boule d’or.
Claude Boudard est un jeune homme de 21 ans, issu d’une fratrie de 9 enfants et d’une famille très modeste mais digne et honnête. D’une formation de tourneur, il travaille dans l’entreprise Charvet de Vitry-aux-loges avant de quitter la France.

Avec une idée en tête bien mûrie avant et pendant son service militaire, Claude Boudard prend son sac à dos et décide de partir au Canada. Il a cette volonté et détermination qu’ont certains jeunes de tenter leur chance outre-Atlantique, il débarque à Montréal en 1967 sans savoir où poser son sac à dos et avec pas grand chose en poche.

Claude Boudard avait certainement une bonne étoile sur lui car les choses sont allées très vite comme ses ambitions et sa soif de réussir étaient grandes.
Il trouve très vite un travail dans la réparation des machines spécialisées pour la fabrication de poteaux de signalisation et panneaux signalétiques des agglomérations québécoises.

Un an après avoir posé ses valises, plutôt son sac à dos, il rencontre Louise, une québécoise qui devient son épouse. Cette rencontre va changer la vie de Claude et lui permettre de bien réfléchir pour la création de son entreprise en 1969. Il investit dans des machines-outils et matériels à la pointe de la technologie pour usiner l'outillage destiné à la fabrication des poteaux. Il gère cette petite entreprise de 10 personnes jusqu’à sa retraite en 2004.

Il a alors 59 ans et le sachant toujours avide de découvrir et créer, il ne s’ennuie pas dans son quotidien de retraité.
Marins dans l’âme, Claude et Louise ont traversé 6 fois l'Atlantique sur leur voilier baptisé "Loiret", un clin d’œil à sa région. Vivant au Canada depuis plus de quarante ans, dans une région non loin de Granby à mi-chemin entre Montréal et Sherbrooke, Claude a appris à aimer les grands espaces...



Crédit photos JL/GC - Claude Boudard dans son atelier puis à la chasse

Ses passions sont multiples, il traque le cerf de Virginie, chasse l'outarde ou l'oie blanche à l'arbalète. Les grands espaces boisés, les animaux et le grand lac qui entourent sa maison montrent à quel point il aime la nature.
Il aime toucher, sentir, humer, travailler le bois et met à contribution ses connaissances de tourneur-fraiseur pour fabriquer des objets divers dont des ustensiles de cuisine, des objets utilitaires ou décoratifs et même de petits meubles (vaisselier, table, chaises).

Claude est fier de sa dernière passion, il produit du sirop d’érable. L’hiver dernier, il a installé une cabane à sucre d'où il a extrait 50 litres de sirop d'érable. Ses derniers visiteurs venus de France m’ont assuré que sa production de sirop d’érable mériterait un jour un label...
Avec sa volonté débordante, il espère doubler sa production au printemps prochain. Sachez qu’aujourd'hui, la consommation de sirop d'érable est généralisée au Québec où le sirop est souvent consommé au quotidien.

Claude Boudard a toujours la nostalgie de son Nibelle natal mais le fait de choisir de vivre au Canada est le fruit d’un foudroyant coup de cœur pour ce coin du monde.
Ses amis d’enfance restés à Nibelle confirment qu’il fait partie de cette phalange de personnes qui ont métamorphosé leur vie en prenant les risques de tenter l’aventure dans un autre continent.

« C’est vrai qu'les enfants d'ast'heure c'est pas comme les enfants d'antan ... », comme dirait l’autre.


Crédit photos JL/GC - Claude Boudard, son univers en images

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