mardi 9 novembre 2010

Les journaux sont des dinosaures comme les autres...

C’est à l’extrême début des années 90 que l'entreprise dans laquelle je travaillais a commencé, pour la première fois, a rencontré des problèmes liés à la mutation qui s'opérait dans le monde du papier et de l'imprimerie en générale.
Partout en France, les défaillances d’imprimeries se succèdent. L'industrie graphique traverse une crise sans précédent, les imprimeurs sont en perte de vitesse et tentent de s’orienter vers de nouveaux marchés. Les médias aussi sont en crise...

Le Nouvel Obs publie un texte que je trouve intéressant pour comprendre la mécanique qui est en marche pour aboutir, malheureusement peut-être un jour, à la disparition de la presse papier. Je vous livre, ci-après, la version in extenso.

C'est une carte qui a fasciné cette semaine les rédactions du monde entier (non, pas celle qui qui illustre cette note, non, une carte dont le lien se trouve un peu plus bas). Sans doute à cause de son côté simple et brutal, une sécheresse dont on espère d'abord qu'elle cache une forme d'humour : "Calendrier d'extinction des journaux". Le sous titre enfonce le clou : "Quand les journaux deviendront insignifiants dans le monde, sous leur forme actuelle".

Et bien sur, ce n'est pas de l'humour, puisque le cabinet qui l'a fait, Future Exploration Network, est composé de gens sérieux dont le métier est d'explorer l'avenir, et qui comptent parmi leurs clients le numéro un mondial des producteurs de quotidiens, Rupert Murdoch, et son groupe News Corp. Pour en savoir plus, et découvrir quelques uns de leur trésors (comme une étude sur l'iPad), cliquez sur le site de la société ici ou allez directement sur la carte qui prédit la fin des journaux à voir ici.

Crédit photo RMN, René-Jacques (dit), Giton René (1908-2003) - Vendeur de Journaux à Paris 1936, Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine

Les journaux en papier n'auraient donc plus que sept ans à vivre aux Usa...ce qui semble généreux quand on voit la rapidité de leur chute depuis deux ans dans ce pays. Ils ont encore 9 ans en Grande-Bretagne...ce qui la, me semble peut être sévère : les Anglais aiment physiquement leurs quotidiens et ils sont plus conservateurs que ne le croient les Américains. Par contre, les Français eux, sont estimés très conservateurs, puisque la date de disparition est fixée chez nous à 2029, en même temps qu'Israël, la Malaisie et la Croatie. Notre tour arrive après la Russie des grandes villes (2026), après les villes brésiliennes (2027), après la Grèce et le Portugal (2028), mais juste avant l'Allemagne (2030) et surtout le Japon, qui détient pour le moment les records de tirages de quotidiens (2031).

L'expert qui a rédigé l'étude, Ross Dawson, ne se trompe sans doute pas énormément. Il y aura bien quelques pays qui iront plus vite, d'autres moins vite, mais dans l'ensemble, la presse en papier aura disparu dans les pays développés d'ici 30 ans. Un facteur peut accélérer le mouvement : le fait que les investisseurs fuient ce secteur. Aujourd'hui, dans les grands pays, seuls des individus en quête de pouvoir ou de reconnaissance sociale, investissent encore dans les journaux. Les vrais financiers de l'économie, les banques ou les sociétés anonymes cotées en bourse, celles qui n'ont aucun Citizen Kane à leur tête, se gardent bien de mettre un centime dans le papier...Elles n'y croient plus.

Voila donc une étude qui ne va pas aider la famille Amaury à trouver des acheteurs prêts à mettre les somme dont elle rêvait pour vendre son Parisien. Si les prédictions de Ross Dawson sont vraies, le Parisien a sans doute plus de valeur aujourd'hui que demain, et il est donc plus sage de le vendre de suite, même pour pas cher, qu'attendre pour toucher encore moins...Source


Crédit photo RMN, Parry Roger (1905-1977) - Défilé de la Libération : Vendeur à la criée du journal "France Soir" à Paris, Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine

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