vendredi 4 novembre 2011

Fior Di Barba - La Barbe dans l’Art entre Sacré et Profane du XVIe au XXe siècle : Exposition à la Galerie Maurizio Nobile

« Fior Di Barba : la Barbe dans l’Art entre Sacré et Profane », exposition à la galerie parisienne de Maurizio Nobile du 3 novembre 2011 au 23 décembre 2011...
Cette exposition aussi inédite qu’insolite est consacrée au thème de la barbe dans l’art. On pourra y admirer une trentaine de peintures, de sculptures et de photographies qui couvrent une période allant du XVIe au XXe siècle. En illustrant le thème de la barbe, on ne pouvait manquer de remonter aux premiers pas de la photographie : de la barbe historique de Victor Hugo photographiée par Nadar en 1883, à celle si célèbre du Che Guevara immortalisée par Korda en 1960.

Fruit de la longue et passionnante recherche de l’antiquaire Maurizio Nobile, toutes les œuvres ont un seul dénominateur commun : la barbe et son rôle tel qu’il apparaît au cours des siècles. Des œuvres à thèmes mythologiques côtoient des peintures liées à la tradition judéo-chrétienne pour finalement guider l’œil du spectateur vers une série de portraits de personnages importants, réalisés entre le Cinquecento et l’Ottocento. Au-delà de leur diversité, les traditions et les cultures même les plus ancestrales se sont toutes accordées : la barbe, attribut de la virilité, est l’un des fils conducteurs du récit de l’esthétique masculine.

Crédit photo © Galerie Maurizio Nobile - Gaspare Landi, Noli me tangere

Tout en ayant revêtu des significations symboliques attachées aux usages, aux traditions, à la foi religieuse, au rôle social et à la mode, la barbe reste « l’étendard » d’une sensualité dont seul l’homme est porteur. Dans la Grèce antique, on la percevait comme un signe de force et de virilité. À tel point qu’à Sparte, les lâches étaient obligés de se faire pousser la barbe sur un seul côté du visage.

À l’époque macédonienne, alors que l’usage du rasoir se répandait, la barbe devenait l’emblème de philosophes tels que Saint Jérôme, dont les trois portraits signés par Giovanni Battista Carlone, Domenico Mona et Giovanni Francesco Barbieri dit Guercino figurent dans l'exposition. D’après Saint Jérôme, la barbe est l'ornement que Dieu a donné à l'homme : impossible de la raser sans faire du tort au Tout-Puissant ! Une autre interprétation du visage barbu nous est proposée par le tableau Noli me tangere de Gaspare Landi (Plaisance 1756 – Rome 1830). Les traits sémites du Christ ici représenté s'accordent harmonieusement avec un corps inspiré des statues antiques d'Apollon.

Crédit photo Galerie Maurizio Nobile - Leandro Bassano ou Leandro da Ponte, Portrait d'un Gentilhomme

Parmi les œuvres les plus percutantes, signalons deux récentes découvertes de Maurizio Nobile, Le Roi Midas, peint autour de 1630 par Nicolas Tournier (Montbéliard 1590 – Toulouse 1639), un rare caravagesque français, à son retour de Rome, et Portrait d’un Gentilhomme de Leandro Bassano (Bassano del Grappa 1557 – Venise 1622) considéré comme le chef-d’œuvre de jeunesse de l’artiste. C’est en effet une peinture de haut vol dans la plus sublime tradition du portrait vénitien, une exclusivité sur le marché de l’art.

Parmi les sculptures, citons un buste néoclassique en marbre représentant Ménélas, inspiré d’une sculpture romaine du IIe siècle après J.C., également un important buste en marbre de Guillaume Tell signé Antonio Soldini (Chiasso 1853 – Lugano 1933), enfin une paire de vases en bronze doré finement ciselé, avec deux anses en forme de tête de Silène et attribuée à Pierre Gouthière (Bar-sur-Aude 1732 – Paris 1813). Lire ici

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