lundi 26 janvier 2015

Pieter Hugo - Kin (l'intime) : Exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson

Pieter Hugo - Kin : Exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris jusqu'au 26 avril 2015...
« Kin » tente d’évaluer le fossé qui sépare les idéaux d’une société et sa réalité.
La Fondation Henri Cartier-Bresson présente Kin (l’intime), le dernier projet du photographe sud-africain Pieter Hugo. À travers des portraits, des paysages et des natures mortes exposés pour la première fois en France, le photographe propose une réflexion sur la complexité de l’identité sud- africaine post apartheid. L’exposition, accompagnée d’un livre publié par Aperture, est coproduite avec la Fondation Foto Colectania, Barcelone et la Galerie Stevenson, Le Cap/Johannesburg.

Réalisée au cours des huit dernières années (2006-2013), la série Kin aborde des thèmes complexes comme la colonisation, la diversité raciale et les disparités économiques en Afrique du sud. Ces questions sont récurrentes dans les projets antérieurs du photographe au Nigeria, Ghana, Liberia et Bostwana ; cependant, Pieter Hugo se concentre cette fois sur son pays natal, qu’il observe de l’intérieur.

Crédits © Pieter Hugo, courtesy Stevenson Gallery, Capetown/Johannesburg and Yossi Milo, New York

Kin est une exploration intime de l’Afrique du sud à travers des paysages, des portraits et des natures mortes. Hugo nous présente des lieux et des sujets qui lui sont familiers comme les townships surpeuplés, les zones minières abandonnées ou la lutte pour les terres agricoles. Il photographie aussi les intérieurs de maisons modestes, sa femme enceinte, sa fille juste après sa naissance et la nourrice qui a travaillé pour la famille pendant trois générations. Alternant espaces publics et privés en se focalisant sur la disparité croissante entre riches et pauvres, Kin est une tentative pour l’artiste de trouver sa place dans un pays à l’histoire complexe et à l’avenir incertain où le poids du passé pèse sur l’histoire collective et individuelle.

Fracturée, schizophrène, blessée, l’Afrique du sud est un territoire très problématique. C’est une société où règne la violence ; les cicatrices du colonialisme et de l’apartheid sont encore très profondes. Les questions raciales et identitaires pénètrent toutes les couches de la société, et les conséquences de la ségrégation forcée jettent une ombre indélébile. Comment peut-on vivre dans cette société ? Comment endosser la responsabilité de l’histoire passée et dans quelle mesure doit-on le faire ? Comment élever des enfants dans une société si conflictuelle ? Avant d’être marié et d’avoir des enfants ces questions ne me gênaient pas ; maintenant elles m’interpellent.

Crédits © Pieter Hugo, courtesy Stevenson Gallery, Capetown/Johannesburg and Yossi Milo, New York

Il y a environ 8 ans, j’ai commencé à photographier autour de cette notion de terre natale (home), quel que soit son sens, d’un point de vue public et privé. Regarder son pays avec un œil critique c’est se regarder soi-même et regarder son prochain. C’est ressentir le poids de l’histoire et comprendre le rôle que chacun y joue. C’est observer sa propre relation avec ses proches, c’est voir les liens tenus qui nous unissent et nous divisent. « Home », cette terre natale, c’est le lieu où appartenance et aliénation coexistent. Est-ce que cette appartenance nous libère ou nous emprisonne ? Est-ce qu’elle nous rattache au poids terrible de l’histoire ou bien est-ce qu’elle nous en délivre? J’ai des sentiments très complexes sur le fait de vivre ici. Depuis 8 ans, je ne me sens guère plus avancé sur ces questions. Au contraire, je suis encore plus confus et encore plus en désaccord avec « my home ». Ce travail se heurte à ce dilemme, mais échoue finalement à donner des réponses. Lire aussi ici

samedi 24 janvier 2015

Ce que je pense...

"La discussion sans espérance m'ennuie; là où il n'y a ni paix ni accord possibles est une perte de temps." (Henri-Frédéric Amiel dans Journal intime)

Ce soir, après une journée consacrée à la lecture, discussion amicale autour d'un verre à propos d'un sujet qui nous empoisonne la vie. Je suis d’un tempérament plutôt optimiste. Porté à faire confiance à la puissance du bon sens et de la raison, j’essaie en général de voir le bon côté des choses et je me dis que tout finit par s’arranger.

En cas de malentendu ou désaccord, je sais que le dialogue est la seule issue. Sinon, c’est la méconnaissance, l’incompréhension, la mauvaise interprétation, le doute et au bout du compte le conflit qui nous emporteront vers la catastrophe. J’ai la conviction que nous allons continuer à nous parler pour vivre ensemble, dans le respect de nos différences, ce que je continuerai à appeler une identité heureuse.

Johann Sebastian Bach - O Jésus que ma joie demeure

Bon week-end...

Ce temps froid nous incite à la lecture...

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dimanche 18 janvier 2015

La vie a du sens !

L'autre soir, je suis invité à un apéritif dinatoire. On parle naturellement de la vie de tous les jours avec les histoires drôles et les moins drôles, les problèmes que nous rencontrons, ceux de nos enfants, ceux de notre société d'aujourd'hui y compris les plus graves susceptibles de nous perturber.
On me demande des nouvelles de mon pays, ce que je donne avec plaisir. Une amie me raconte son enfance au Maroc. Elle me parle de ses vacances au Maroc, chez sa famille, avec sa fille. Elle n’a pas oublié cette partie d’elle-même, ce constituant de son « identité ». « Oui, je sais que c'est beau chez moi », me dit-elle avec un sourire radieux aux lèvres. La conversation nous fait voyager en Afrique noire et au Maghreb, avec la nostalgie de nos origines respectives.

Tout cela me fait penser à une lecture lointaine de deux études passionnantes sur la nostalgie, ce plaisir, très légèrement teinté de tristesse, que nous éprouvons en songeant à nos bonheurs passés : la première soulignait à quel point la nostalgie joue un rôle utile pour augmenter le sentiment que notre vie a du sens, et la seconde, plus triviale et amusante, montrait que lorsque la température extérieure est froide, nous sommes plus facilement nostalgiques; et que ça tombe bien, parce que justement, nous laisser aller un peu à la nostalgie a tendance à nous donner une sensation de réchauffement corporel.

Et n’oubliez pas le meilleur de la nostalgie : certes, tout ça est passé, mais qu’est-ce que c’était bien ! Et comme notre vie aurait été moins belle si nous ne l’avions pas vécu !

Très tard dans la nuit, pendant la conversation, j'avais l'impression d'écouter en boucle, le « jardin d'hiver » de Henri Salvador. Du coup, bloqué dans mon crâne pendant des heures, jusqu’à ce que je me décide à le réécouter pour de vrai. A écouter ici

La vie est vraiment un truc très intéressant. J’espère qu’il m’en reste encore un bon bout à traverser. Nous nous régalons ici-bas. C'est ce que nous nous sommes dit à la fin de cette soirée enrichissante et sobrement arrosée...
Nous nous retrouverons une autre fois et nous sommes convenus de déguster un tajine, si Dieu le veut (Inch Allah), et elle, et moi.


Crédits Droits réservés - Vue de la plage à Rabat (Maroc)

samedi 17 janvier 2015

Bon week-end...

C'est justement la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante. (Paulo Coelho)

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vendredi 16 janvier 2015

La toilette - Naissance de l'intime : Exposition au musée Marmottan Monet

La toilette - Naissance de l'intime : Exposition au musée Marmottan Monet du 12 février au 5 juillet 2015...
Après avoir célébré les quatre-vingts ans de l’ouverture du musée au public à travers les deux expositions temporaires « Les Impressionnistes en privé » et « Impression, soleil levant », le musée Marmottan Monet présente la première exposition jamais dédiée au thème de La Toilette et à La Naissance de l’Intime. L’exposition réunit des œuvres d’artistes majeurs du XVe siècle à aujourd’hui, concernant les rites de la propreté, leurs espaces et leurs gestuelles.

C’est la première fois qu’un tel sujet, unique et incontournable, est présenté sous forme d’exposition. Dans ces œuvres qui reflètent des pratiques quotidiennes qu’on pourrait croire banales, le public découvrira des plaisirs et des surprises d’une profondeur peu attendue. Des musées prestigieux et des collections internationales se sont associés avec enthousiasme à cette entreprise et ont consenti des prêts majeurs, parmi lesquels des suites de peintures qui n’avaient jamais été montrées depuis leur création. Une centaine de tableaux, des sculptures, des estampes, des photographies et des images animées (« chronophotographies ») permettent de proposer un parcours d’exception.

Crédits © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne / J.-C. Ducret, acquisition 1936 - Théophile Alexandre Steinlen, Le bain, 1902

L’exposition s’ouvre sur un ensemble exceptionnel de gravures de Dürer, de Primatice, de peintures de l’Ecole de Fontainebleau, parmi lesquels un Clouet, l’exceptionnelle Femme à la puce de Georges de La Tour, un ensemble unique et étonnant de François Boucher, montrant l’invention de gestes et de lieux spécifiques de toilette dans l’Europe d’Ancien Régime.

Dans la deuxième partie de l’exposition, le visiteur découvrira qu’avec le XIXe siècle s’affirme un renouvellement en profondeur des outils et des modes de la propreté. L’apparition du cabinet de toilette, celle d’un usage plus diversifié et abondant de l’eau inspirent à Manet, à Berthe Morisot, à Degas, à Toulouse Lautrec et encore à d’autres artistes, et non des moindres, des scènes inédites de femmes se débarbouillant dans un tub ou une cuve de fortune. Les gestuelles sont bouleversées, l’espace est définitivement clos et livré à une totale intimité, une forme d’entretien entre soi et soi se lit dans ces œuvres, d’où se dégage une profonde impression d’intimité et de modernité.

La dernière partie de l’exposition livre au visiteur l’image à la fois familière et déconcertante de salles de bains modernes et « fonctionnelles » qui sont aussi, avec Pierre Bonnard, des espaces où il est permis, à l’écart du regard des autres et du bruit de la ville, de s’abandonner et de rêver.» Lire ici

Sade - Your love is king

Il faut consulter un Psy...

Je bavardais hier soir avec des amis à propos des humains que nous aimons, auxquels nous sommes attachés, à qui nous voudrions du bien et les voir heureux. Je pense à une amie à qui j'ai conseillé il y a quelque temps de voir un Psy. Je me suis toujours demandé si ses tracas ne sont pas un peu à l’image de toute sa vie, finalement. Pour elle et pour nous tous d'ailleurs, je confie à mon blog ce texte intéressant que j'ai posté en octobre 2010 :

Il n'y a pas si longtemps, les gens osaient à peine parler de leurs difficultés personnelles. Les maladies mentales étaient un sujet délicat et parler de quelqu'un qui vivait une dépression ou de l'angoisse n'était pas si évident. Une certaine honte entourait l'idée d'avoir à consulter un professionnel de la psychologie (psychologue, psychothérapeute, psychiatre ou autre).

Heureusement, la société a évolué et on reconnaît maintenant de plus en plus que la vie est ponctuée de période de croissance et de stagnation. Les évènements normaux du cycle d'une vie (deuil, séparation, réorientation de carrière ou perte d'un emploi) peuvent nous plonger dans une crise plus ou moins profonde qui demandera que l'on consulte un spécialiste de la psychologie afin de se sortir de l'impasse. Consulter un professionnel de la psychologie est beaucoup plus courant et accepté aujourd'hui. Quelquefois, c'est parce que l'on éprouve des difficultés d'ordre psychologique, quelquefois c'est parce que l'on souhaite simplement enrichir notre vie.

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Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises raisons pour consulter une professionnel de la psychologie. Les motifs les plus fréquents sont:
· les difficultés personnelles: "Je me sens déprimé et mal dans ma peau, certaines situations m'effraient, je suis angoissé et tendu, on dirait que j'ai cessé de m'épanouir, j'ai le sentiment de régresser."
· une épreuve: nous pouvons avoir besoin d'aide pour traverser des évènements difficiles (deuil, maladie, perte d'un emploi, séparation).
· les difficultés dans les relations interpersonnelles: "J'ai souvent l'impression que les gens ne m'aiment pas, je suis toujours en conflit et je ne sais comment faire pour les résoudre. Je me sens isolé, mal adapté dans mes relations avec autrui."
· vivre plus intensément: "J'aimerais mieux me connaître, je ne suis pas malheureux mais je me demande si je ne passe pas à côté de quelque chose d'important, je souhaite enrichir ma vie et faire une démarche de croissance personnelle."
· réorienter ma vie: "Je veux faire des changements dans ma vie ou ma carrière, je m'interroge et je ne sais pas comment m'y prendre, j'ai peur de ne pas faire le bon choix."

Toutes ces raisons et beaucoup d'autres sont bonnes pour consulter. Souvent, nous croyons pouvoir régler les choses nous-mêmes ou bien que le temps finira par tout arranger. Malheureusement, quelquefois les choses peuvent aussi empirer et en plus des troubles psychologiques, des problèmes de santé physique peuvent faire leur apparition.
Avec les perturbations psychologiques... C'est un peu comme avec un mal de dent, il vaut mieux agir tôt avant que la dent ne soit complètement cariée et nécessite une intervention majeure.

Vous avez décidé d’entamer une thérapie ? Pour vous conseiller, vous pouvez demander à votre généraliste ou simplement à un médecin avec lequel vous vous sentez en confiance. Des proches peuvent également vous donner des adresses de thérapeutes. En la matière, éviter les promiscuités affectives qui entraveraient votre liberté de parole (par exemple, partager le psy de votre meilleure amie). Source

jeudi 15 janvier 2015

Kiosques dévalisés...

Ce matin comme hier mercredi 14 janvier à l'aube, nombre de Français se sont rués sur les kiosques pour tenter de trouver le dernier numéro de Charlie Hebdo. J'ai fait la même démarche mais sans succès.

Sorti une semaine après l'attaque qui a visé la rédaction, le numéro 1178, dit « des survivants », composé de seize pages, doit bénéficier d'un tirage exceptionnel de 5 millions d'exemplaires. Des réimpressions ont été annoncées en cas de pénurie, pour éviter, notamment, que l'exemplaire ne s'échange à prix d'or sur Internet.
Puisse cet engouement dans les kiosques redonner aux Français l'envie de renouer massivement à la lecture de la presse écrite.


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mardi 13 janvier 2015

Liberté encore...

Dimanche 11 janvier, les yeux du monde étaient rivés sur la France qui a défilé pour la liberté et contre le terrorisme.
Cette journée inoubliable, cette levée en masse du peuple de France n'occulte pas certains questionnements : celui de la communauté juive si durement éprouvée, et dont certains envisagent leur départ vers Israël. Aussi, l’angoisse des musulmans qui expliquent qu’ils sont nés en France, qu’ils se sentent et veulent rester Français.
La France est face à un combat qui va demander lucidité, courage et ténacité...


Crédit Christophe André - Rassemblement du 11 janvier 2015

dimanche 11 janvier 2015

Liberté

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J’écris ton nom

Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffées d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orages
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes raisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Paul Eluard.

jeudi 8 janvier 2015

7 janvier 2015 : La France unie

La France tout entière est bouleversée mais unie pour défendre sa liberté. Nous avons tous une pensée pour les victimes du terrible attentat perpétré au cœur de Paris, et partageons la peine immense de leurs familles. Parmi les victimes, des dessinateurs Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, des journalistes, des policiers qui étaient en faction devant le siège de Charlie Hebdo. Ce sont nos libertés les plus fondamentales qui sont attaquées : la liberté d’expression, la liberté de pensée, la liberté de la presse, le cœur des libertés républicaines et de la démocratie.

Crédits Nadine Jestin - Rassemblement pour le soutien à Charlie Hebdo
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