jeudi 19 mars 2015

Poussin et Dieu : Exposition au musée du Louvre

Poussin et Dieu : Exposition au musée du Louvre du 2 avril jusqu'au 29 juin 2015...
Nicolas Poussin (1594-1665) est le plus grand peintre français du XVIIe siècle. Selon certains, il est même le plus grand peintre français tout court. Pourtant l’artiste, considéré dès son vivant comme le « Raphaël de la France », demeure aujourd’hui beaucoup moins connu du public que Watteau, Delacroix, Monet ou Cézanne. Génie classique, singulier par le style et par la signification de ses œuvres, Poussin est réputé difficile d’accès.

Présenté depuis très longtemps comme un « peintre savant », modèle du peintre philosophe, il apparait comme un artiste que seuls les « gens d’esprit » sont capables d’apprécier à sa juste valeur.

À l’occasion du 350e anniversaire de la mort de l’artiste, l’exposition a pour ambition de faire mieux connaître du grand public le maître français, en présentant et en expliquant un aspect méconnu de son art, sans doute le plus émouvant : ses tableaux religieux. Si Poussin a peint les nymphes, Pyrrhus ou Eurydice, beaucoup de ses plus grands chefs-d’œuvre sont inspirés de la Bible.

Crédits © National Gallery of Art - L’Assomption

Pourtant, les tableaux sacrés de Poussin, à quelques exceptions près, ont été très peu étudiés. Depuis un siècle, la tradition des études poussiniennes privilégie en effet les tableaux profanes et la question de la « religion de Poussin » fait encore débat parmi les spécialistes.

En rassemblant 99 des plus belles compositions sacrées de Poussin (63 peintures, 34 dessins et 2 estampes), l’exposition cherche à ouvrir de nouvelles perspectives et à faire le point le plus complet possible sur les lectures chrétiennes que l’on peut faire de la peinture de Poussin. Elle revient aussi sur l’une des grandes singularités de cet art, qui consista à unir le sacré antique et le sacré chrétien.

S’il est vrai que les références néo-stoïciennes sont une constante dans l’art de Poussin, la dimension chrétienne de sa peinture a été trop souvent occultée, voire même contestée. Repenser l’œuvre de Poussin à l’aune de la religion semble d’autant plus nécessaire aujourd’hui que des études récentes ont mis en évidence de manière convaincante l’entourage immédiat de Poussin — bien moins libertin qu’on ne l’admettait — mais surtout l’originalité de sa peinture sacrée, source d’une méditation personnelle sur Dieu.

L’exposition met également en évidence la singularité de Poussin dans la Rome baroque d’après le concile de Trente. Poussin peint seul, à Rome, sans collaborateurs et sans élèves, pour des commanditaires très majoritairement français. Singulier par le style, il l’est aussi par la forme et la signification. Il est en effet le seul artiste du XVIIe siècle qui ait à ce point réussi à concilier avec poésie les traditions sacrée et profane, insérant des symboles et des allégories antiques dans ses sujets bibliques, enrichissant ses compositions profanes d’une consonance chrétienne. Son art représente à cet égard une synthèse d’une originalité et d’une puissance d’inspiration exceptionnelles.

S’ouvrant sur l’Autoportrait de l’artiste dit de Chantelou (musée du Louvre) puis suivant un parcours thématique en sept sections, qui épouse également un cheminement chronologique, l’exposition aborde les tableaux religieux de Nicolas Poussin selon trois grandes problématiques : 1) la manière dont l’artiste s’inscrit dans le contexte de la tradition catholique issue de la Contre-Réforme ; 2) l’originalité de son approche consistant à mêler la tradition sacrée et la tradition profane ; 3) l’importance de la figure du Christ, souvent dissimulée derrière des sujets et des personnages de l’Ancien Testament. Lire aussi ici

mardi 17 mars 2015

ART-GENS : Exposition à Cerdon du Loiret

" L'art et la culture s'invitent chez les cerdonnais "... C'est avec ces mots que mon amie Annie Gérard m'invite au 6è Parcours d'art contemporain qui se tiendra les 11 et 12 avril à Cerdon, un joli village de Sologne.
On ne peut être insensible aux enjeux de cette prochaine exposition qui réunit à chaque fois des artistes talentueux invités par l'association Sarcelle et Bout d'ficelle pour cet évènement culturel atypique.
La particularité de cette manifestation consiste, en fait, en 5 expositions très différentes à chaque endroit, chez les gens qui permettent de créer un vrai espace d'exposition chez eux.


samedi 14 mars 2015

Velázquez : Exposition au Grand Palais

Velázquez : Exposition au Grand Palais du 25 mars jusqu'au 13 juillet 2015...
Né à Séville en 1599, Velázquez est l’une des plus importantes figures de l’histoire de l’art, tout style et toute époque confondus. Chef de fil de l’école espagnole, peintre attitré du roi Philippe IV, au moment où l’Espagne domine le monde, il est le strict contemporain de Van Dyck, Bernin et Zurbaran, bien que son art ne l’élève à une intemporalité que seuls peuvent lui disputer les noms de Léonard, Raphaël, Michel-Ange, Titien, Caravage et Rembrandt.

Formé très jeune dans l’atelier de Francisco Pacheco, peintre influent et lettré de la capitale andalouse, il ne tarde pas à s’imposer et, encouragé par son maître devenu aussi son beau-père, décide de tenter sa chance à la cour de Madrid. Après une première tentative infructueuse, il est finalement nommé peintre du roi en 1623 marquant le début d’une ascension artistique et sociale qui le mène aux plus hautes charges du palais et au plus près du souverain.

Sa carrière est rythmée par deux voyages déterminants en Italie, le premier autour de 1630, le second autour de 1650, et par les naissances et décès successifs des héritiers au trône. Maître dans l’art du portrait, dont il libère et renouvelle le genre, il n’excelle pas moins dans le paysage, la peinture d’histoire ou, dans sa jeunesse, la scène de genre et la nature morte.

Bien qu’il soit l’un des artistes les plus célèbres et admirés hier comme aujourd’hui, aucune exposition monographique n’a jamais montré en France le génie de celui que Manet a consacré « peintre des peintres ». La rareté de ses tableaux (à peine plus d’une centaine) et leur légitime concentration au musée du Prado (Madrid) rendent particulièrement difficile l’organisation d’une rétrospective complète. C’est cependant le défi relevé par le musée du Louvre et le Grand Palais qui joignent leur force en collaboration avec le Kunsthistorishes Museum de Vienne et avec l’appui généreux du musée du Prado.
Certains prêts tout à fait exceptionnels ont ainsi pu être obtenus à l’instar de la Forge de Vulcain (Prado) et de la Tunique de Joseph (Escorial), de même que des chefs d’œuvre absolus comme la Vénus au miroir (Londres, National Galery) ou le Portrait d’Innocent X (Rome, Palais Doria Pamphilj) — si cher à Francis Bacon —, deux icônes universelles de l’histoire de l’art.

Crédits © Kunsthistorisches Museum, Vienne - Velázquez, Portrait de l’infante Marguerite en bleu, vers 1659

L’exposition entend présenter un panorama complet de l’œuvre de Diego Velázquez, depuis ses débuts à Séville jusqu’à ses dernières années et l’influence que son art exerce sur ses contemporains. Elle se donne en outre pour mission de porter les principales interrogations et découvertes survenues ces dernières années, exposant, dans certains cas pour la première fois, des œuvres récemment découvertes (L’Education de la Vierge [New Haven, Yale Art Gallery] ; Portrait de l’inquisiteur Sebastian de Huerta [collection particulière]).
Commissaire : Guillaume Kientz, conservateur au département des Peintures du musée du Louvre. Lire aussi ici
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